C’est l’hyper flexion de l’encolure, celle-ci étant enroulée en force, le menton du cheval touchant son poitrail ou presque. Ce procédé a été mis à la mode par Sjef Janssen, l’entraîneur d’Anky van Grunsven, triple championne olympique. Il l’a baptisé « Deep and low » et en a fait la base de sa méthode de travail des chevaux. Le Roll Kur défraye la chronique depuis près de cinq ans. Il compte de très nombreux adeptes qui l’emploient en pensant que s’il réussit à des champions c’est qu’il est utile et efficace. Mais il compte aussi de très nombreux opposants, souvent très déterminés, qui le condamnent en estimant, entre autres, qu’il est douloureux pour les chevaux et qu’il leur procure de sérieuses lésions du ligament nucal et au niveau des premières vertèbres cervicales. Le docteur vétérinaire Heuschmann (Allemagne) est l’opposant le plus farouche à ce procédé. Etre pour ou contre l’hyper flexion de l’encolure, et savoir s’il faut l’utiliser à l’entraînement ainsi qu’à la détente des compétitions internationales est le débat qui agite le monde du Dressage actuellement.
Ce qui complique le problème c’est que ce n’est pas l’enroulement de l’encolure qui est en cause, car l’enroulement est en effet naturel pour le cheval qui prend de temps en temps cette posture en liberté, mais c’est de savoir quand l’obtenir et comment l’obtenir.
Des petits malins ont tenté de justifier l’enroulement en le faisant coïncider avec le ramener outré de Baucher. Ce qui ne résiste pas une seconde à l’analyse puisque le bauchérisme ne conçoit le ramener outré que dans le rassembler, et pour le parfaire, et jamais en l’obtenant en force. « Au cours d’un enroulement de l’encolure sain, les mains du cavalier suivent l’enroulement et ne le provoquent pas » a écrit Jean Yves Le Guillou, ce qui me va tout à fait mais n’a rien à voir avec la façon dont s’y prennent les adeptes de l’hyper flexion. Il faudrait donc un long apprentissage du cavalier pour que ce procédé puisse être employé avec bonheur. Or notre époque ne le permettra pas par manque de maîtres qui le maîtriseraient et parce que le monde de la compétition est pressé.